avoir le temps

6h45, il se réveille, se lève dix minutes plus tard, sur ses pas j'entends le pas léger d'Ange, "tu travailles aujourd'hui? j'avais envie de jouer aux legos avec toi", réaliser qu'il n'a que 2 jours par semaine avec eux, ces 2 jours où souvent l'on court, on se fatigue, mais aussi 2 jours pour faire beaucoup avec lui, moi j'ai 7 matinées avec eux par semaine, entendre Anna se lever, se diriger droit vers le salon, renoncer à dormir, prendre mon livre, attendre un peu, non, ils restent tous 2 auprès de lui, je peux lire, entendre un peu plus tard la porte se fermer, les grands se mettent un dessin animé, ne rien dire, j'aime tant lire au calme, bien plus tard la troisième se réveille "elle est où Anna?", elle rejoint les grands, Anna se dirige vers la cuisine, me lever alors, l'eau est déjà chaude, elle verse les 3 chocolats chauds, prendre une floppée de baisers au passage, infuser le thé, beurrer bon nombre de tartines, les rejoindre dans le canapé, couper le dessin animé, jouer un peu sur la tablette, y chercher tous ensemble des décorations pour pâques sur pinterest, lire quelques livres, "tu viens jouer avec moi Perrine?", les coussins quittent le canapé, un bateau s'installe dans une chambre, puis des pirates, un pêcheur, un bébé, écouter des histoires sans queue ni tête de loin, avantage d'un petit logement, envoyer quelques mails, s'inquiéter pour l'une, réaliser que l'on a oublié de penser à faire garder les enfants les 2 prochaines soirées, écouter Camille, feuilleter les catalogues de l'école des loisirs, reprendre la liste de souhaits pour Perrine la transmettre, y intégrer quelques livres découverts ce matin, répondre à la demande du 2nd, je range sa chambre avec lui, il s'arrête pour construire un vaisseau en lego, retrouver des tranches de pain qu'il dit avoir fait sécher pour les animaux de ses grands-parents, espérer un redoux pour aller bientôt les faire courir dans ces champs, écouter le texte qu'Anna vient d'écrire lui indiquer que nausoi c'est un drôle de mot que je ne comprends pas, reprendre avec elle, elle épèle woizo ah oui c'est mieux, elle l'écrit, oisau, presque, remettre Camille, écouter wet boy et she was en boucle, hésiter à mettre un truc péchu histoire de peut-être motiver tout le monde à passer dans la salle de bain, renoncer, enlever le linge, le mettre de côté faire tourner une machine de rouge, oh il y a là le tissu que je suis impatiente de coudre, regarder l'heure, il est temps de préparer le repas, ils ne m'aideront pas aujourd'hui, ils sont tous les 3 concentrés sur un jeu, verser la farine, l'huile, penser à Florence, si moi j'y pense si fréquemment alors ses proches, ses amis?? leurs souvenirs est-i toujours aussi douloureux ou bien comme le mien est-il juste apaisant? renoncer à répondre, déposer les courgettes de l'automne dernier, émietter du thon, du fromage et casser un gros oeuf par dessus, parce qu'Ange adore ça, parce que casser le jaune c'est l'un de mes petits plaisirs, ça n'était pas sorcier ce repas, faire de suite la vaisselle, mettre les assiettes colorées des enfants, presser des jus d'orange, râper une betterave crue, couper un avocat, les appeler, manger plus vite qu'eux mais rester auprès d'eux en buvant mon thé, la matinée touche à sa fin, l'heure du bain va précéder la sieste que tous feront sûrement après ces 2 premiers jours d'école, préparer leur sac et réaliser que notre journée ensemble touche à sa fin, mais qu'elle a traîné en longueur et que l'on aime tous ça, tant pis pour la bibliothèque nous irons en vitesse ou un autre jour, nous avions prévu d'y aller après le marché, mais lorsque l'on est libre de son temps les journées ressemblent rarement à ce que l'on avait décidé. 

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